La Manufacture Charentaise a fermé le 15 novembre après sa mise en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce d'Angoulême. Deux anciens dirigeants de la société envisagent de monter leur atelier et d'employer 14 personnes. Une bonne nouvelle pour la sauvegarde du savoir-faire local.
Olivier Rondinaud était directeur commercial et Michel Violeau commercial à la Manufacture Charentaise. Ils envisagent de reprendre, à La Rochefoucaud, l'activité de la fabrication des chaussons en respectant les techniques traditionnelles, en particulier le cousu-retourné. Pour eux, ils ne s'agit pas d'une reprise de la société mise en liquidation judiciaire en novembre mais vraiment d'une création d'entreprise.
Ils envisagent de s'appuyer sur les 1.200 points de ventes en France, hors grande distribution de la marque en France.Nous avons mis en place un nouvel atelier avec un nouveau bâtiment pour rompre complètement avec le passé. Nous partons avec une équipe de personnes motivées avec les connaissances reconnues et nous avons la confiance des clients et des fournisseurs.
Olivier Rondinaud
Un gachis humain, industriel et artisanal
Quatrorze ex-employés de la Manufacture Charentaise vont travailler dans la nouvelle structure. Un chiffre sans commune mesure avec les 110 suppressions d'emploi entraînées par la fermeture de leur ancienne entreprise.Pour les élus locaux, cette annonce est une bonne nouvelle pour l'emploi au niveau local. Gwenaël François, élu de la Communauté de communes de La Rochefoucauld Porte du Périgord affirme qu'il croît plus à la réussite des projets basés sur des petites entités qu'aux grosses structures.
Il faut être à l'écoute de tous les projets, tant qu'il y aura des emplois sauvés. Il y a eu un gachis humain, industriel et artisanal. On nous a fait miroiter qu'un ancien ministre avait un plan très structuré où les emplois de quatre petites entreprises allaient être regroupés en un seul lieu et aujourd'hui, on a 110 personnes sans travail.
Un début de production en mars prochain
La Manufacture Charentaise a été lancée en 2018 par Renaud Dutreil, ancien ministre des PME, qui avait regroupé quatre fabricants des célèbres chaussons charentais dont l'historique Rondinaud. Depuis cette reprise, la société basée à Rivières, avait enregistré une forte baisse de son chiffre d'affaires, une situation notamment due à des problèmes de direction et de "mauvais choix de commercialisation". Le projet de nouvel atelier défendu par Olivier Rondinaud et Michel Violeau devrait débuter la production en mars prochain. Ils espèrent produire 100 000 paires par an pour viabiliser l'entreprise, dont on ne connaît pas encore le nom de marque.
Reportage de Bruno Pillet et Cécile Landais :